jeudi 22 septembre 2011

Rentrée Littéraire 2011: Orgueil et Désir

Orgueil et Désir de Myriam Thibault, édition Léo Scheer.

Et ouais, sitôt acheté sitôt lu. C'est que je l'attendais moi ce premier roman de Myriam Thibault (elle a pas honte de nous faire patienter comme ça?)!
Nous l'avions quitté, la dernière fois avec l'envie de voir ce qu'elle valait en "version longue". Voyons ce que ça donne, maintenant.

Première surprise, le livre ne fait que 104 pages, ça alors, même ses nouvelles comptaient plus de pages (125)! Attends mais c'est trop court! Qu'est-ce que tu veux qu'elle nous raconte avec aussi peu de pages? Une histoire simple: un mélange de cache-cache et de chasse entre un jeune chroniqueur à la recherche du célibat éternel, et Daphné, une femme tout juste divorcée, écrivain à ses heures perdues qui vit dans l'angoisse que sa petite fille ne l'aime plus. Course poursuite discrète qui nous promène dans Paris le temps d'une journée. Ils s'attirent mutuellement, c'est indéniable, mais vont-ils réussir à ravaler leur fierté et à envisager une relation? Je n'en dis pas plus, vous n'avez qu'à le lire.

Le style de Myriam Thibault est toujours aussi bon (à quand le  roman de Quelques saisons plus tard ?), on ressent une maturité qu'on est ravi de découvrir, deuxième bonne surprise. Les descriptions sont toujours aussi précises et là les deux personnages sont attachants, drôles et vrais. L'idée de rentrer une fois sur deux dans la tête du chroniqueur est bien trouvée, surtout quand on sait qu'il a un caractère aussi parfait question cynisme. La troisième surprise concerne de nouveau les pages: on est surprit de ne pas avoir à dire "c'est tout?", à la fin de sa lecture. L'auteur a réussit le pari de ne pas nous laisser sur la fin, c'est pile ce qu'il fallait comme pages pour nous combler.

Hum? Les marques? Bien sûr qu'il y en a, sinon ce ne serait pas digne de Myriam Thibault voyons. Il y en a pleins mes amis! Mais là, ça passe tout seul. On ne grince pas des dents une seule fois. Mince alors, même pas l'occasion de se plaindre pour le plaisir.

En bref: Orgueil et Désir mérite bien son prix du premier roman (La Forêt des Livres 2011). L'écrivain (oui, maintenant on a le droit de dire écrivain) a  même réussit le miracle de me faire lire en marchant (manquant un écrasement, les crottes de chien et les poteaux de peu. La lecture a ses risques.), ce qui arrive très rarement vu mon côté "jamais content".

Non, je ne vais pas dire "bravo", même si le livre est marqué en coup de coeur et même si je suis ravie de l'avoir lu. Pas que mademoiselle Thibault ne le mérite pas, juste que ce serait trop bête de s'arrêter en si bon chemin.

Ah! Bonus en surprise, plaisir personnel: cette fois j'étais capable de visualiser mentalement les lieux, même pas besoin de la carte, je m'améliore!

Extrait: " Après tout, c'est normal de culpabiliser. Je suis humain. J'ai fouillé dans son sac ce matin, l'ai inspecté, j'ai presque fait l'inventaire de tout ce qu'il contenait. Donc j'ai déjà violé son intimité. Tant pis. Je continue."

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