jeudi 29 mars 2012

Interview Marie Caillet


Je crois que ça va devenir une habitude d'embêter les écrivains avec mes questions, enfin, on se refait pas. Voici donc un interview-mail avec Marie Caillet, auteur de L'Héritage des Darcer qui a eue la gentillesse de répondre (de super longues réponses en plus! ^^). Merci encore!

1) Une petite présentation?
Bien volontiers. J'ai 21 ans, je suis étudiante en Lettres Modernes Appliquées, auteur en parallèle d'une première trilogie, L'Héritage des Darcer. J'écris depuis que je sais tenir un crayon, et je me passionne pour l'écriture de romans, particulièrement la fantasy, depuis le collège. L'Héritage des Darcer est particulièrement important pour moi car il m'accompagne depuis bientôt 4 ans. J'ai d'autres passions, comme le dessin ou la peinture, j'adore lire, évidemment, je suis résolument éclectique en matière de musique, et détail totalement inutile, j'adore le vert. Et les ânes.

2)  Mydria sort de ta tête, mais comment exactement?
Ah! C'est une bonne question. Mydria (My pour les intimes) fait partie de ces personnages qui débarquent un beau jour avec leur nom, leur caractère et leurs petites manies. My est un peu à l'origine de L'Héritage des Darcer, elle est née de mon envie de créer une héroïne qui n'en serait pas une (du moins au début): petite demoiselle gâtée, dotée d'un pouvoir qui la rend plus vulnérable qu'autre chose (je laisse la surprise à ceux qui n'ont pas lu le tome 1). Mais malgré ces handicaps, My a l'étoffe d'un héros, un vrai: elle s'accroche et s'impose, dans ma tête pour commencer. C'est ainsi que je l'ai entraînée dans l'aventure -ou l'inverse.

3) Orest, il a modèle ou il est égal à lui-même et sort de nulle part?
Je suppose que comme My, Orest est inspiré de mes lectures de fantasy, je pense notamment à Hugh-La-Main dans Les Portes de la Mort, de Margaret Weis et Tracy Hickman. On a bien des parents, les personnages ont sûrement des modèles, des racines quelque part. Mais ce qui est intéressant, c'est quand ils s'en affranchissent. C'est ce qui est arrivé à Orest. C'est un être difficile à cerner, sarcastique, renfermé, il a un immense contrôle sur lui-même. Un personnage très intense. D'où sort-il? Bonne question. Son nom a dû jouer pour créer son caractère (Oreste, dans la mythologie grecque, a tué sa mère, Clytemnestre, pour venger la mort de son père Agamemnon). Orest était, pour moi, un nom particulièrement adapté pour un assassin.

4) Comment imagines-tu les créatures, les lieux et les personnages?
C'est une question intéressante: je me rends compte qu'en fait ça varie beaucoup. Certains éléments sont présents dans le scénario, dès le début. D'autres idées me viennent au fur et à mesure, et se greffent sur l'histoire. Un personnage est entré de cette façon dans le tome 1 (oui, Allian, on parle bien de toi!). Le point commun entre toutes ces choses, c'est une idée, une seule idée de départ, mais suffisamment puissante pour "incarner" quelque chose, ou attirer d'autres idées à elle. Par exemple, le Lanvox (qui intervient dans le tome 2) a pour caractéristique de lire l'ascendance dans le sang. C'était ma première idée, puis peu à peu, j'ai imaginé son apparence, son caractère, ses faiblesses et comment son pouvoir se déclenche. C'est un travail que j'adore faire. De façon générale, dès qu'il s'agit de créer les pays, la carte, la faune et la flore, je m'amuse beaucoup.

5) Tu as déjà une idée de ta prochaine histoire, si oui se passera-t-elle dans ce monde-là ou dans un tout nouveau?
Je n'exclue pas la possibilité de retourner en Edrilion...un jour. Mais ce serait avec le tumultueux passé d'Allian ;) Pour le moment, j'ai d'autres projets, dont un en fantasy, sur lequel je planche. J'e dirai plus dès que possible!

6) Un écrivain à respecter plus que tout?
Un seul? C'est dur ça...Je dirais George Martin, pour sa maîtrise de son monde, des personnages, des multiples intrigues. C'est extrêmement impressionnant.

7) Comment écris-tu (le matin, avec de la musique, etc.)?
En semaine, c'est essentiellement le soir. J'écoute plutôt des musiques d'ambiance, assez discrètes et planantes, qui permettent de se mettre dans un certain état d'esprit sans être déconcentrée.

8) Imaginons le film, une idée d'acteurs?
Je veux absolument assister au casting du papillon. ^^ La seule actrice que j'ai en tête concerne My. Ce serait Mia Wasikowska (l'Alice de Tim Burton), je trouve qu'elle ressemble beaucoup à My, d'allure, de visage. D'ailleurs la proximité des noms est amusante.

9) Un roman que tu aurais aimé écrire?
La rivière à l'envers de Jean-Claude Mourlevat. Un lvre tout simple aux allures de contes, c'est un enchantement à lui tout seul. Je le conseille vivement, rien que le prologue est un délice. 

10) Quelle est la chanson qui convient le mieux à l'Héritage des Darcer, selon toi?
Anywhere is d'Enya. Les paroles n'ont pas de rapport avec l'histoire mais c'est une chanson que j'écoutais énormément quand j'écrivais le tome 1. Pour le tome 2, plutôt Stairways to the Stars, de Within Temptation.

11) Je vais me la jouer retardataire: comment s'est passé le concours, les résultats et la publication du premier tome?
Le concours a été lancé en 2009, avec Barry Cunningham, l'éditeur d'Harry Potter, et Anne Robillard (Les Chevaliers d’Émeraude) dans le jury. Le but, pour Michel Lafon, était de trouver un nouvel auteur français en jeunesse. J'avais 18 ans quand j'ai écrit le premier tome de L'Héritage des Darcer. Autant dire que l'année 2010 a commencé en beauté, avec l'annonce de ma publication! C'était la réalisation d'un grand rêve, avec, il est vrai, une part d'angoisse. Entrer par la "grande porte" est un honneur. C'est aussi un choc de réaliser qu'un cap est passé et que maintenant une équipe compte sur vous. Mais quel bonheur quand on tient enfin son livre dans ses mains et qu'on se dit: ça y est, il va vivre sa vie!

12) Qu'est-ce qui te plaît le plus dans l'écriture?
Beaucoup de choses. Je suis toujours fascinée, dans les livres que je lis ou ceux que j'écris, de voir à quel point les mots peuvent faire vivre un personnage, éveiller des émotions chez le lecteur. C'est de la vraie magie. Mais je crois que ce qui me plaît le plus, c'est quand les idées affluent et qu'un projet se concrétise, devient un scénario, puis un plan puis...en route!

13) Si tu devenais toi-même un personnage de ton histoire, quel rôle jouerais-tu?
Je pense que je serais un chat. Histoire de suivre l'aventure si ça me chante, ou de partir explorer Edrilion de mon côté. Un chat-scribe, idéalement.

14) Si tu avais le Don, tu prendrais quelle apparence?
Un truc avec de grandes ailes, un caractère épouvantable et un goût affirmé pour les cimes enneigées. Un Hakroo ou un aigle, ce serait bien.

15) La chose la plus dingue qu'un lecteur t'ait dite?
J'ai entendu des choses qui m'ont fait très plaisir. Des dingues, je ne sais pas, peut-être le "on attend le film" qui me laisse toujours perplexe. En admettant que ça arrive un jour, je ne sais pas si c'est forcément une bonne chose, ça trahit toujours un peu l'histoire. Pour un lecteur passionné, c'est sûrement merveilleux si l'adaptation est réussie, pour un auteur...est-ce qu'on a vraiment l'impression de retrouver son univers? Pas si sûr.

16) Tu décris à la perfection les armes: longues recherches ou collection d'armes chez toi?
J'ai une arme redoutable chez moi, une dague. Qui est en réalité un coupe-papier. Donc non, pas d'armes, mais je me suis passionnée pour l'escrime et je me suis documentée là-dessus, ce qui m'a donné un certain nombre d'idées pour les épées, notamment.

17) Une petite dernière pour la route: My, avec les chaussures qu'elle se traîne dans tout le tome 1, comment se fait-il qu'elle ait encore ses pieds?
Le syndrome Darcer, je suppose. Ils sont coriaces dans la famille!

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