dimanche 29 avril 2012

Ubel Blatt

Ubel Blatt, tome 0 à 10, E. Shiono, ed. Ki-oon. 

Chose promise, chose dû. Je vais maintenant vous parler quelques minutes d'un manga hors du commun puisqu'il a renouvelé la dark fantasy à lui tout seul (enfin, selon mon humble avis). Attention, pour ceux qui n'aiment pas savoir les choses à l'avance je vous ferais signe durant le résumé pour ne pas vous gâcher la découverte.

Ubel Blatt est une histoire de quête, oh! pas pour un trésor ou une princesse, non, il s'agit d'une quête de justice, de vérité. Dans un monde sombre, à l'atmosphère médiévale, où les pauvres sont plus que pauvres et les riches plus que dictateurs, une rumeur court: les Lances de la Trahison, quatre guerriers sanguinaires qui ont trahis leur couronne, seraient revenus d'entre les morts afin de prendre le pouvoir. Ils sèment la terreur et la mort sur leur territoire, mais depuis quelques mois on parle d'un nouvel héros: un homme balafré possédant une épée noire serait capable de leur tenir tête, et même, de les tuer (attention aux non-curieux, la lecture se poursuit plus en dessous pour vous!).

Résumé du tome 0. Le tome 0 est ce que l'on pourrait appeler le tome d'introduction, on suit le périple de Köinzell, un jeune semi-elfe avec une immense balafre à l'oeil gauche et habillé comme une vrai petit guerrier. Sur le territoire de Kfer, premier traître des Lances de la Trahison, on le repère déjà à cause de sa cicatrice et de son accoutrement mais il est trop jeune et trop petit pour pouvoir détruire toute une armée, tant pis, pour plus de sûreté les hommes de mains de Kfer décide de le tuer, on n'est jamais trop prudent. Seulement le jeune Köinzell tient à la vie et préfère sauter d'une falaise plutôt que de se faire trucider sur le bord d'une route. Les assassins le disent perdu mais c'était mal connaître la chance du jeune garçon, il tombe inerte aux pieds d'une jeune paysanne et de son petit frère qui le recueille, le soigne et s'occupe de lui sans rien demander en retour.
Là, des guerriers officiels, ceux qui viennent de la région encore riche de ce monde, viennent le voir: ils pensent que c'est bel et bien lui l'homme providentiel de la légende, celui qui détient "l'épée noire". Avec un tel guerrier dans leurs rangs ils pourraient sauver cette partie du pays qui sombre trop vite dans l'anarchie. Mais Köinzell refuse, il a déjà quelque chose à faire et ce rôle de héros ne l'intéresse pas. Et puis regarde-le: il n'a même pas vingt ans, et vu son apparence même pas quinze alors!
Mais c'était sans compter sur l'attaque du village. Kfer est bien décidé à dénicher le héros pour lui montrer qu'il est tout puissant. Le jeune semi-elfe ne répond pas à l'appel guerrier à s'apprête même à quitter le village quand Kfer lui assure qu'il est bien un revenant et que lui et les autres Lances de la Trahison vont un jour régner sur le monde. Là, le sang de l'adolescent ne fait qu'un tour et il prouve à tous que le titre de "puissant guerrier" lui revient de droit. Kfer? Il le tranche de ces lames noires aussi facilement que s'il était une feuille de papier, Köinzell est vraiment le héros alors! Les militaires venus le voir s'empressent de lui rappeler leur offre: entrer dans l'armée avec eux, mais là encore le héros du peuple refuse. Il a mieux à faire: il va se débarrasser de ces Lances de la Trahison, on le juge capable d'en tuer un mais alors lui tout seul contre trois fantômes c'est un peu fort! Pourtant il y parvient le bougre! Tout au long de ce tome 0, Köinzell les déniche et s'en débarrasse comme prévu, il détrône même le plus redoutable: Ascheriit, celui qui est capable d'utiliser la technique des "Ailes noires"
. Et pour cause: ces quatre ennemis n'étaient pas si morts que ça. Ils n'étaient que des guerriers assoiffés de pouvoir qui ont utilisé le noms de Lance de la Trahison pour terroriser et prendre le pouvoir plus aisément, contrôlant leurs hommes de main par la peur. Köinzell le sait depuis le début, et c'est pour cela qu'il tenait tant à les tuer. Il connaissait les Lances de la Trahison et leur histoire, pourtant tout ça remonte à vingt ans, il n'était pas né à l'époque. Mais son apparence physique est trompeuse, Köinzell est plus âgé qu'il n'y paraît et si on lui assure qu'il maîtrise mieux la technique des "Ailes noires" qu'Ascheriit c'est parce qu'il a eu le temps de se perfectionner depuis tout ce temps: c'est lui le véritable Ascheriit, et il est le seul à savoir ce qu'il s'est réellement passé avec les Lances de la Trahison.
A l'époque le royaume était menacé par une force maléfique, le roi a donc chargé ses quatorze plus grands chevaliers de sauver son pays, et leur confia les Lances Sacrées. Mais malgré une profonde complicité entre tous ces guerriers la peur de la mort prit le dessus et seuls quatre chevaliers (dont Ascheriit) termine dignement la mission. Seulement ils n'avaient pas sentis que la plus grande menace venait de leur propre groupe, les sept hommes restés à l'écart du combat ne souhaitent pas devenir la risée du royaume et préfèrent tuer leurs propres compagnons plutôt que de revenir honteux. Les quatre valeureux sont donc mis à mort, et les sept chevaliers rentrent gentiment au palais, gardant le secret à jamais caché. La légende des Sept héros est donc une supercherie et Ascheriit, survivant et pauvre innocent est bien décidé à venger la mort de ses amis. Il le dit haut et fort à la fin de sa tuerie, le sang n'a pas fini de couler, ce sera lui ou les Sept héros.

Suite de la chronique (amis non-curieux, vous pouvez reprendre la lecture): L'univers d'Ubel Blatt est un monde très riche et j'espère que mon résumé n'est pas trop brouillon, bien que fervente lectrice de cette saga j'ai moi même du mal à m'y retrouver parfois.
Le scénario est plutôt simple: un secret inavouable, un désir de vengeance et un héros qui surgit de nulle part, mais l'histoire est bien tournée et les sentiments, relations entre les personnages et secrets sont vraiment bien retranscrits. Ubel Blatt serait digne d'être adapté au cinéma, ça donnerait un spectacle haut en couleur.
  En ce qui concerne les personnages, je n'ai absolument rien à dire, tous ont leur bagage et si lourd et si bien  écrit qu'ils ont tous un rôle crédible (même le petit larbin de seconde zone, et si!). Ne serait-ce que pour Köinzell: ce personnage est grandiose. Il jongle entre la mort et la vie (au sens propre) et passe son temps à tromper et son entourage et le lecteur sur son âge et sa maturité. Avec son air de blasé fatigué il amuse, et lors des scènes de combat (époustouflantes) il terrifie et impose le respect. Il est l'un de ces personnages qui peuvent se permettre d'apparaître sur fond noir pour une couverture, rien qu'à le voir on sent qu'il a quelque chose qui sort de l'ordinaire.
L'atmosphère est très sombre et très cru. Pas comme pour The Arms Peddler pour qui les scènes crues se résume à des scènes de combat ou encore à des personnages féminins "un peu" dénudés, avec Ubel Blatt on a le droit autant à des vraies scènes de massacre (ouais, y'a du sang partout sur les pages, ça éclabousse) qu'a des scènes de sexe qui choquerait les plus jeunes (comme diraient certains: "Oh my god!"). Cette différence vient sans doute des héros principaux. Tandis que Sona (The Arms Peddler) n'est encore qu'un jeune adolescent, Köinzell a déjà pratiquement vécu toute une vie humaine et malgré son apparence; à la maturité d'un adulte.
Ce qui est bien avec ce manga c'est qu'on a le droit à des scènes de combat comme dans les films sur le Moyen-âge: y'a des épées. Bon, vous allez me dire qu'il y en a aussi dans d'autres mangas, mais là l'épée est l'arme de prédilection. A vrai dire je ne me souviens pas avoir vu la moindre arme à feu dans ce manga, ça repose des grosses explosions, mais en même temps ça rend les duels plus intéressants (ouais, un bras coupé ça repousse pas normalement).
Niveau dessin, il faut bien avouer que le niveau esthétique n'est pas aussi "beau" que d'autres mangas, c'est un style brut qui malgré les premières réticences parvient à nous dévoiler les traits fins et directs de l'auteur. Certains personnages ont un design de fou (comme Köinzell, vous en connaissez beaucoup de gens aux cheveux verts vous?) et eux ont peux les dire "beaux" pour notre plus grande joie.

En bref, j'en suis actuellement au tome 10 et depuis que j'ai appris que le tome 11 était sortit (je crois que j'ai un mois de retard sur l'info) je vais m’empresser de le trouver. Ubel Blatt n'est pas comme les autres mangas, il ne rend pas accro mais il détient un tel univers et une telle aventure que ne pas continuer la lecture serait un crime.
En un mot: Ubel Blatt est une quête, d'abord pour le personnage mais aussi pour le lecteur: il nous faut trouver le dénouement!

Avec l'avancée des tomes le dessin s'améliore nettement. 


The ARMS PEDDLER

 The ARMS PEDDLER, tome 1. K. Nanatsuki & N. Owl, ed. Ki-oon.

   Et ouais, sitôt rentrée de ses vacances sitôt derrière son ordi (suis-je accro? Non voyons! ^^"). Je crois avoir fait une énorme bourde en oubliant de préciser que j'adorais la dark fantasy. Si si, je parle bien de ce genre où le gore, le fantastique et l'adrénaline ne font qu'un. Ce n'est pas pour rien que j'adore les éditions Ki-oon qui nous on déjà offert de superbes séries comme Doubt, Judge, Tripeace ou encore Ubel Blatt (promis je vais les sortir de mes bibliothèques pour poster des articles dessus)! 
La dernière merveille de ces éditions est le manga The Arms Peddler, tombée dessus par hasard (enfin presque), je déprimais de ne rien trouver de bon dans le rayon de mangas quand j'ai été attiré par la couverture (assez simple ma foi), le dessin (je suis très difficile sur ça, alors quand ça me plait dès le début le manga a une chance folle!) et l'édition.
De quoi ça parle? Une jeune garçon voit sa famille mourir devant ses yeux et se trouve sur le point de mourir à son tour quand une vendeuse d'armes "aussi belle qu'insensible" lui vient en aide et le menace de mort si il refuse de lui servir d'assistant-esclave tant qu'il ne l'a pas remboursé les cents  pièces d'or qu'il lui doit après ce sauvetage. Premier avis: génial! 
Ni une ni deux je le prends et le temps d'un trajet en voiture entre la Fnac et la maison le manga est déjà terminé avec une horrible pensée dans le crâne: "pourquoi j'ai pas pris le tome 2?". 

Vous l'avez compris The Arms Peddler rend accro, pas que l'histoire soit trépidante parce que pour l'instant nous en sommes encore à la découverte des personnages et du monde dans lequel il vive avec les premiers chapitres tests (qui a lu Bakuman comprendra) -bien que les derniers chapitres du premier tome nous donne une vraie aventure, et en plus une princesse à sauver!- mais surtout pour l'atmosphère, la fin abrupte et les personnages en eux-mêmes. Un mangaka n'a pas le droit à l'erreur, aussi si il veut réussir à garder sa série sur les rails de l'édition il lui faut un scénario en béton, et le béton est quasiment armé comme un arsenal militaire ici. 
Le narrateur, car oui il y a bien un narrateur ici, est le jeune Sona, héros malheureux de cette aventure qui après avoir enduré la disparition de sa famille, une torture physique et mentale donnée généreusement par l'assassin de sa famille rencontre Garami, jeune femme vendeuse d'armes et (on le suppose) tueuse expérimentée  qui le prend sous son aile et lui fait découvrir un monde de non-droit où les monstres dévoreurs de vierges deviennent des dieux, où un fantôme vengeur réclame justice et où les gens sont vendus comme du bétail sans possibilité de fuite. On est dans un monde apocalyptique où ni la nature ni l'homme n'a réussi à prendre le dessus, alors on vit comme on peut, et on se protège des dangers comme on peut, à la force de l'arme ou de la magie.
Les dessins sont un niveau qui frôle la perfection pour la dark fantasy: réalistes avec un style lisse qui associe justement les scènes crues et le design "sensible" des personnages. 
Voilà, c'était tout ce que j'avais à dire sur ce premier tome, je sens que le tome 2 ne va pas tarder à arriver sur le haut de ma PAL.  Juste une question sur Garami: comment elle fait pour garder son maquillage intact? Surtout qu'il n'est pas discret...

Sona & Garami, je voulais juste montrer le style du design en fait...



mardi 17 avril 2012

Alera

Alera, Cayla Kluver, collection Msk, ed. du Masque.

   Encore un autre coup de coeur, je crois que je ne tombe que sur ça en ce moment. Mais bon, je vais pas me plaindre non plus! Aller, parlons un peu de cette Alera.

Alera, c'est le premier tome de la trilogie de Cayla Kluver, jeune demoiselle d'à peine 20 ans qui a écrit son premier roman a tout juste 16 ans et qui, il faut bien l'avouer, mérite bien son succès international.

Alera, c'est le nom de la fille aînée du roi, princesse d'Hytanica. Alera n'a pas de chance, alors qu'elle s'approche de sa majorité elle doit rapidement se trouver un mari car la loi interdit aux femmes de régner, et l'adolescente se retrouve coincée entre ses responsabilités et ses sentiments. Son père, le roi, lui a déjà choisi un prétendant: Steldor, mais le jeune homme est très imbu de sa personne, trop pédant et trop tout court pour l'héroïne qui malgré toute sa bonne volonté n'arrive pas à trouver un autre prétendant capable de satisfaire son père et le royaume. C'est sûr, c'est Steldor qui va l'épouser et régner, ça lui fait une belle jambe à Alera!
Elle, elle aimerait bien vivre encore un peu comme une princesse libre, faire des bêtises avec sa soeur cadette et  se poser des questions existentielles de son âge mais elle n'en aura bientôt plus l'occasion. C'est Steldor ou rien. Dommage pour elle.
Mais la vie n'est pas vraiment de cet avis et lors de son anniversaire la prêtresse du pays voisin et ennemi fait irruption dans le palais, rappelant à tout le royaume que la guerre n'est pas terminée entre les deux pays, malgré une apparente accalmie générale. Mais ce n'est pas la seule surprise: la prêtresse parvient à s'enfuir avec l'aide du garde du corps personnel d'Alera qui devient un traître et Narian, revient au pays alors que tous les croyait mort après sa mystérieuse disparition lorsqu'il n'était qu'un nourrisson.
Alera va chercher des réponses aux mystères qui l'entourent subitement, d'abord sur London, son garde du corps puis sur Narian, et enfin va essayer de comprendre le propre mystère qui lui tombe dessus. Alera tombe amoureuse, et pas du bon garçon.

   L'imagination de Cayla Kluver est encore un peu timide mais elle impressionne déjà pour la maturité de son histoire. Bien que ce soit simple rien n'est laissé à l'abandon et à la fin du premier tome on quitte la lecture avec des mystères résolus mais qui sont vite remplacés par d'autres.
Tous les personnages ont leur caractère propre et sont déjà bien encrés dans la réalité de l'histoire, pas une seule fausse note sur eux ou sur l'univers, mais plutôt sur la manière dont est raconté l'histoire: c'est un peu lent au début.
Il faut du temps pour que le grand mystère (à savoir Narian) arrive, et même une fois que tout est mis en place ça reste très calme comme lecture, on a presque l'impression de lire le journal intime d'Alera tellement les moments de pause (fêtes, pique-nique et invitations à prendre le thé) semblent nombreux (ou alors c'est que j'avais faim durant ma lecture).
A vrai dire, il n'y a vraiment qu'Alera pour m'énerver un tantinet (manque de bol c'est l'héroïne): elle est trop passive et passe son temps à vouloir changer ou au moins s'améliorer sans rien faire pour, d'où notre soulagement lorsque Narian arrive pour lui remettre les pendules à l'heure. J'ai toujours eu du mal avec les héroïnes un peu trop godiches, mais Alera s'en tire grâce à son caractère bien trempé (qui ressort surtout quand elle est en face de Steldor) et pour sa franchise.

Il ne faut pas oublier qu'il s'agit du premier tome qu'une trilogie aussi ce tome sert, évidemment un peu de base pour l'histoire mais je vais arrêter de me plaindre inutilement en finissant ma critique sur une note positive: ce livre rend accro. Et termine d'une manière si saugrenue (diantre!) qu'il nous faut absolument la suite, histoire d'être sûr de ce qu'on a lu à la fin du premier livre. Cayla Kluver sait déjà comment rendre une attente insupportable, bien joué!

dimanche 15 avril 2012

Les Ailes d'Alexanne

 Les Ailes d'Alexanne, tome 1: 4h44, Anne Robillard, ed. Michel Lafon.

J'ai longtemps tourné autour de ce livre, d'abord pour la couverture, qui est plus que magnifique et ensuite pour le titre. "Les Ailes d'Alexanne", c'est tellement joli (et prometteur), mais n'étant jamais sûre de rien j'ai du attendre pas mal de temps avant de me lancer dans la toute dernière trilogie d'Anne Robillard.

Alexanne, ado calme et normale perd ses parents dans un accident de voiture. Orpheline elle doit donc (et à contre-coeur) vivre chez sa tante, dont elle ignorait même l'existence jusqu'à ce jour. D'abord réticente et ne désirant qu'une chose: rentrer à Montréal et surtout s'éloigner de cette femme complètement folle qui lui parle d'anges, de fées et d'héritage magique.
Mais finalement, Alexanne va découvrir que sa tante Tatiana ne raconte pas que des idioties et plonge alors tête la première dans un monde enchanté où l'amour est le maître. Va alors commencer pour la jeune fille une initiation pleine de merveilles...

Le mot qui ressort le plus que cette lecture est "douceur". Que ce soit dans le style de l'écrivain, l'histoire et même les actions tout n'est que calme et poésie. C'est certain, si on a un coup de déprime et qu'on recherche du bonheur ce livre est le plus apte à nous rendre le sourire. C'est une véritable source d'énergie positive. Un plaisir sur pages.
L'histoire est banale aux premiers abords mais les personnages arrivent à redresser la barre et l'arrivée d'Alexei, l'oncle d'Alexanne, termine de mettre ce roman sur pieds. Il est de loin le personnage le plus recherché de cette histoire (de mon point de vue) car Alexanne, bien que pleine de vie change très vite d'avis sur le nouveau monde qui l'entoure, voire trop vite. On s'étonne plus longtemps qu'elle et on en vient à se demander comment elle peut accepter aussi vite cette nouvelle vie (c'est presque anormal).

Mais ce trait étrange de l'héroïne n'enlève rien aux Ailes d'Alexanne qui reste malgré tout un livre pour rêveurs. Ce premier roman pose les bases de la trilogie mais soulève également des questionnements, d'abord sur Tatiana, mais également sur son frère, Alexei qui est le personnage le plus sombre (je crois aussi que c'est celui qui m'a le plus marqué, j'ai l'impression de ne parler que de lui!) et le plus mystérieux. Un mystère obscur parmi d'autres mystères. Ce tome 1 nous incite à nous poser des questions sur cet homme mais également sur des mythes qui, retravaillés ici apparaissent encore plus beau qu'ils ne le sont à l'origine (les anges par exemple).

Les Ailes d'Alexanne parle de l'amour, dans sa forme la plus pure. On respire ici, on voyage dans un paysage coloré et féerique qui nous donne envie de courir partout pour profiter de la nature ou encore pour aller chercher le tome 2, me concernant j'ai hâte d'aller me promener en forêt dans deux semaines (vive les vacances) et le tome deux est déjà lu jusqu'à la moitié. Anne Robillard a le don de rendre accro.

mardi 10 avril 2012

It's Time To Read Avril

Héhé, premier article de Vie du blog (toute fière). Malheureusement je commence en vous parlant d'un de mes grands défauts: celui de ne jamais me mettre au courant des choses qui se passe autour de moi, vous comprendrez plus tard.

J'ai donc participé au It's Time To Read du mois d'Avril proposé par Nami  qui avait lieu dimanche dernier.
Optimiste je m'étais dis, super tu vas pouvoir lire trois livres d'un coup sans être dérangée, manque de bol je n'étais pas au courant qu'il y avait un dîner prévu, je n'ai lu que l'après-midi (honte à moi, même si j'étais heureuse de retrouver les amis qui nous offraient gracieusement à manger ce soir là. ^^).
Bref, après vous avoir raconté ma petite vie, je fais mon bilan de ce It's Time To Read.

 L'Optimisme qui fait vivre:
Une bouteille dans le mur de Gaza (tout nouveau, et pas encore ouvert),
Le dernier hiver (lu jusqu'au chapitre 2),
et Alera (lu jusqu'au chapitre 28).
Un  bel après-midi en perspective!

Lire avec Air en bande-son.

Silence total.
Alera et Shaka Ponk, un mélange étrange!
 Et voilà, j'ai la chance de lire très vite alors j'ai au moins réussi à lire Une bouteille dans la mer de Gaza en entier (même si le mérite est diminué vu la taille du livre), une belle lecture pleine d'émotion, de réalisme et d'espoir sur fond d'amitié postale.
Le dernier hiver m'a emporté dans son univers sombre et glacé jusqu'au chapitre 15, je m'arrête jusqu'aux vacances, mais je n'ai pas dis mon dernier mot! C'est une lecture qui mérite la plus grande concentration et le plus religieux des silences.
Quant à Alera j'ai atteins le chapitre 30 difficilement, malheureusement le manque de temps m'a rattrapé mais  vu que le tome 2 de la trilogie m'attend déjà je suis prête à parier qu'il ne résistera pas encore longtemps face à ma curiosité.
Voilà donc mon bilan de ce It's Time To Read, j'ai adoré participé, ça fait du bien de ne rien faire d'autre que lire, sans avoir à penser au boulot ou à ce qu'on va pouvoir faire contre l'ennui (et ça me change tellement de mes habitudes aussi). Je remercie encore Nami et je repars dans mes lectures et mes chroniques!

samedi 7 avril 2012

Challenge Zombies: Vivants

            Vivants, Isaac Marion, éditions Bragelonne.

   C'est une amie, qui connaissant bien mes goûts m'a un jour parlé d'un futur film où un zombie tombe amoureux d'une humaine. Ma première réaction a été "de quoi?! Mais c'est ridicule, un zombie ne peut pas tomber amoureux!". Curieuse, je me suis alors penchée sur ce fameux Warm Bodies et à force de fouiller j'ai appris que le film se basait sur un livre dit "absolument génial". Ni une ni deux je me le procure, et le lendemain je l'ai terminé, voici donc la fin du Challenge Zombies, un challenge qui se termine sur une lecture...grandiose!

   Nous découvrons un monde apocalyptique, -comme souvent lorsque nos bons vieux zombies débarquent- où R, jeune mort de son état nous dévoile sa vision des choses. Car R pense, parle (difficilement) et s'amuse à collectionner les objets les plus communs dans sa petite maison de zombie (avion abandonné dans l'aéroport où lui et les autres créatures ont décidés d'habiter). R a la mémoire défaillante et ne sait plus qui il était ni ce qu'il faisait de son vivant. Il sait seulement ce qu'il peut faire maintenant, en tant que Mort, c'est à dire pas grand chose. Il marche, se promène presque, va manger quelques humains vivants et repart vivre sa petite vie monotone. Mais R ne fait pas que traîner des pieds dans la ville, il pense, et beaucoup. R est un zombie étrange: poète, rêveur et incroyable romantique sur les bords, il ne peut pas s'empêcher de philosopher sur son état de mort-vivant et sa rencontre avec Perry et Julie, deux vivants ne va rien arranger.
Lors d'une chasse il tue Perry et lui dévore le cerveau, mais il n'avait pas prévu d'entrer en contact avec les souvenirs, les sentiments et l'esprit de sa victime. A partir de là, tout change pour R, il ressent mieux, et surtout a un autre objectif qu'errer bêtement en regardant le temps défiler. Il décide de protéger la petite amie de son repas: Julie, une jeune femme rêveuse, et grande gueule qui le fascine. Avec elle la vie semble plus...vivante, lui-même se sent changer, et pas seulement lui, mais tous les autres zombies.

   Isaac Marion a réussi l'improbable: une histoire d'amour avec un zombie qui n'a rien de grotesque. Tout simplement parce qu'il a remanié le mythe du zombie. Alors certes, dès les premières pages le lecteur grogne parce qu'on tombe nez-à-nez avec R, le narrateur et héros, qui pense un peu trop mais au fil des chapitres on comprend qu'effectivement quelque chose change et à la fin on réalise pourquoi cette romance n'est pas si surréaliste que ça.
Avec R, on découvre une nouvelle espèce de monstre, pile entre les zombies de The Walking Dead et les vampires malades de Je suis une légende: un monstre bouffeur d'humains qui malgré tout à les capacités mentales pour penser et ressentir. Et une fois que cette notion est comprise par le lecteur, le reste coule de source et on est enchanté par ce livre.

D'une écriture fluide, contemporaine et tout de même poétique, on a avec Vivants, un roman d'un nouveau genre où l'adrénaline, la philosophie, l'humour et la romance arrivent à se mêler à la perfection. R est une sorte de Petit Prince zombifié qui n'a rien demandé et qui regarde le monde de ses yeux trop fixes sans l'enlaidir. C'est tout le contraire, avec lui on découvre un monde magnifique de couleur et de rêverie idéaliste.  Vivants est une de ces lectures qui enchante le lecteur dès la couverture, et qui mérite le statut de "chef d'oeuvre" car malgré toute ma bonne volonté je n'arrive pas à trouver un seul défaut à ce livre, à part celui d'être si court, 318 pages pour une telle oeuvre littéraire et une telle nouveauté c'est presque trop peu.



vendredi 6 avril 2012

Le Livre de Saskia

Le Livre de Saskia, tome I. Le Réveil, Marie Pavlenko, édition Scrineo Jeunesse.

      Je ne sais pas ce qui se passe, en ce moment je tombe que sur des livres qui me rendent accro. Après Marie Caillet voici Marie Pavlenko (tiens, deux Maries) qui m'enchante avec le premier tome de la série Le Livre de Saskia!

Ce qui est bien avec Le Livre de Saskia c'est que ça se passe dans le monde humain, alors certes au début ça énerve parce qu'on est des râleurs de première et que l'addition adolescente + nouveau lycée + personnages étranges qui rôdent a tendance à vite donner la nausée tellement l'idée à été reprise ces dernières années mais je vous rassure tout de suite, l'histoire arrive à sortir du gros tas et à s'envoler vers le petit monde des livres fantasy qu'on adore.

Saskia est rousse. Bien. Saskia a été adoptée. Bien. En Inde. Pardon?! Et oui, première étrangeté de ce livre Saskia, jeune adolescente rousse et tout juste majeure aurait des origines indiennes. Sa mère l'a trouvée dans un orphelinat mais, on s'en doute les origines indiennes sont plus qu'une hypothèse qui tient pas vraiment la route.
C'est justement l'origine de Saskia qui pose problème ici, et qui la fait rencontrer Tod, jeune homme bien mignon qui s'est mit en tête de la suivre comme son ombre, et Mara, camarade de classe qui joue les chiens de garde. Saskia agit typiquement en humaine ici: elle s'interroge, se prend la tête et finit par s'énerver sur ses nouveaux amis qui sont apparus d'on ne sait où et qui lui assurent la protéger de tous les dangers. Mais quels dangers? Un accident de vélo ou bien une indigestion d'hamburgers fait maison? Rien de tout ça, Saskia est bel est bien en danger et sans s'en douter elle s'est mise de dangereux ennemis à dos. Alors qu'elle se balade tranquillement dans un cimetière (grosse blague de ma part, qui veut comprendre lit la petite merveille) elle se fait attaquer par une femme ailée qui cherche à lui trancher la tête.
L'adolescente comprend alors que le danger dont lui parle le duo casse-pied est bien réel, et que la pierre qui pend à son poignet depuis sa naissance est bien plus fantastique qu'un simple caillou.

J'ai acheté ce livre lors d'une vente "vire-bazar", je l'ai eu pour pas cher et j'en suis heureuse, pourquoi? Parce que sans cette découverte je n'aurais pas eu assez d'argent pour m'acheter le tome 2, à peine le tome 1 finit! J'ai commencé la lecture, avec les paupières lourdes de sommeil (j'aime faire des nuits de quatre heures), et comme personne ne m'a arrêté, des chapitres plus tard j'étais toujours penchée dessus, les yeux grands ouverts et le dos douloureux.
Ce livre a voyagé, il a fait un tour sur la pelouse de la fac, un tour dans les trajets en RER, en voiture et a même visité la maison d'amis, mais il en valait la peine. Le Livre de Saskia m'a fait voyagé et m'a permit de découvrir une nouvelle écrivain en fantasy qui méritait d'être appréciée.
Pour finir cet article je dirais que Le Livre de Saskia est le premier tome (un peu étrange pour les réactions de ses personnages parfois, mais ça fait rire) d'une série qui promet d'être grandiose.
Pour info j'ai déjà entamé le tome 2, non en fait je me suis jetée dessus tellement je voulais savoir la suite (mes réactions aussi sont étranges...hum hum)!

Page Facebook du Livre de Saskia

Challenge Zombies: Zombies Panic

Zombies Panic, Kirsty McKay, éditions Seuil

Zombies Panic est une de ces oeuvres qui peuvent rester one-shot pour l'éternité tout en le faisant amèrement regretter au lecteur, trop d'humour, trop de personnages attachants et trop de fin violente! 

Kirsty McKay nous livre ici son premier roman, et quel roman! Une aventure jeunesse aux pays des zombies, le tout avec une héroïne, Bobby, lycéenne débrouillarde et sarcastique à souhaits. Bobby, anglaise de naissance a vécue quelques années en Amérique avant de revenir en Angleterre après le décès de son père. Elle doit désormais apprendre à vivre avec une mère trop souvent absente et faire sa rentrer dans une classe qui ne lui convient pas. Bobby ne s'adapte pas, et ce n'est certainement pas le voyage scolaire tout pourri en Ecosse qui va la faire changer d'avis. Mais ça c'était sans compter l'attaque surprise de zombies. Elle doit faire donc équipe avec le rebelle, la pouf et le rat de bibliothèque de sa classe pour échapper à la horde de camarades zombifiés et trouver un remède à cette maladie (apparemment transmissible par jus de carotte). 

On rit, même pendant les combats avec les morts-vivants et on se délecte de cette lecture qui apporte une fraîcheur bienvenue dans le monde si sombre de nos cadavres puants préférés. Parfois les réactions des personnages sont grotesques, mais on se rappelle subitement qu'il s'agit d'adolescents. Et c'est typiquement en adolescent qu'ils se battent. Entre deux blagues sur les références culturelles gores, les crêpages de chignon et les sentiments qui se révèlent dans une cave obscure d'un manoir abandonné on suit avec un pur plaisir l'aventure de ces quatre ados qui ne pouvaient pas être plus mal accordés. 
La fin pose problème, elle arrive trop vite (à la dernière page, à savoir la 321ème) et nous laisse sur la fin. On a presque envie de menacer l'auteur pour qu'elle nous écrive un tome 2. 
Pitié! Juste un petit tome 2! 



Challenge Zombies: The Walking Dead, L'Ascension du Gouverneur

The Walking Dead, L'Ascension du Gouverneur, Robert Kirkman & Jay Bonansinga, édition Le Livre de Poche.

   
   Je vous l'ai déjà dis en vidéo, j'aime les zombies. Et ces derniers mois je suis tombée amoureuse de la série télé The Walking Dead (ça me rappelle que je dois passer au rayon BD de ma librairie moi...). Pas la peine de vous décrire mon état quand j'ai trouvé ce roman inédit: j'étais euphorique.

Pour ceux qui ne connaissent pas, The Walking Dead est série américaine, adaptation d'une BD de Robert Kirkman du même nom. On y découvre un monde apocalyptique: les morts reviennent à la vie et ils aiment bien manger les vivants. Les survivants doivent donc se battre et éviter de se faire attraper. Personne ne sait comment est arrivé le virus zombie, personne ne sait ce qui est arrivé au camp de réfugiés d'Atlanta, plus personne ne sait quoi que ce soit mais ce n'est pas ça qui est le plus important, dans le cas présent on survit et on se pose les questions après. 

Je me suis donc plongée dans cette histoire inédite relatant l'aventure macabre de Philip Blake (personnage de la saison 3 si j'ai bien compris), surnommé "le Gouverneur". Un personnage sombre, limite barbare et terrifiant. Pour lui seul sa famille compte, et encore!, surtout sa petite fille Penny. Et au moment où l'épidémie qui change mystérieusement les morts en zombies apparaît dans le monde, il remonte ses manches et se bat pour survivre tant bien que mal, à coup de hache, de fusil et d'instinct meurtrier.
Suivi de son ami d'enfance Nick et de son frère aîné Brian, il tente d'atteindre Atlanta, c'est là que doit se trouver le camp de réfugiés que l'armée a mis en place pour sauver ce qui reste de la population. Mais tout ne se déroule pas comme prévu et le petit groupe doit passer par de nombreuses embûches, les zombies qui se cachent dans les maisons, les jeunes femmes attirantes et fragiles, les voitures qui refusent d'avancer et les crises d'angoisse.

   J'ai mis ce roman en coup de coeur parce que ça me parle, mais je conseille aux futurs lecteurs de regarder la série télé également, pour bien rentrer dans l'histoire car malgré le très bon style des deux écrivains, les clins d'oeil et les références sont nombreux.
Ce que j'ai particulièrement aimé dans ce roman c'est un: qu'il soit inédit et qu'on découvre un nouveau groupe, ça change des héros de la série. Et deux: l'histoire se déroule quelques  jours le début de l'épidémie, qui est donc toute récente. Non seulement on comprend la panique des premières victimes mais on ressent la panique et l'incompréhension que provoque une telle catastrophe. 
Et puis petit bonus on retrouve nos zombies adorés, si beaux, si bien décrits et si avides de chair fraîche! 

La Bande-dessinée
Affiche de la Série (saison 2 je crois)