vendredi 28 février 2014

Challenge Cold Winter 2013: Les Haut Conteurs

  Les Hauts Conteurs, tome 1: La voix des rois; d'Olivier Péru & Patrick Mc Spare, ed. Pocket

    Tiens, un duo d'écrivains français en fantasy? Chic! C'est rare depuis  le début du Challenge Cold Winter! Mais est-ce le premier tome de leur saga Les Haut Conteurs vaut le détour? Oh que oui!

  Dans ce premier tome: La voix des rois, nous rencontrons Roland le fils de l'aubergiste, adolescent rêveur qui aimerait bien quitter son tablier pour partir à l'aventure. Mais lorsque l'on vit dans un petit village d'Angleterre au beau milieu du XIIe siècle, devenir aventurier n'est pas aisé. Roland se résigne donc et se fait, bon gré malgré, à l'idée de devenir aubergiste et de tenir la maison quand son père la lui léguera. 
  Mais la vie joue des tours et un soir, le Haut Conteur Corwyn Le Flamboyant vient squatter son auberge jusqu'à sa disparition. Sans rien voir venir, Roland se retrouve à porter la célèbre cape rouge et devient l'apprenti de Mathilde La Patiente, Haut Conteur également. Le jeune garçon a hérité des derniers mots du Flamboyant et d'une page du Livre des Peurs, un ouvrage qui serait écrit pas le diable lui-même. A lui et son professeur de découvrir la vérité sur la mort du Flamboyant: qui est le meurtrier qui se fait obéir des goules, pourquoi l'énorme loup noir les suit comme leur ombre et surtout quel est le lien entre Roland et l'ouvrage maléfique? 


  Ce qui est excellent avec Les Hauts Conteurs c'est le juste mélange entre l'Histoire et la Fantasy. Les auteurs connaissant leur sujet et ça se sent. Nous sommes rapidement plongé dans l'aventure de Roland et l'ambiance historico-dramatique nous enchante véritablement. C'est avec des rebondissements alléchants et un style prenant que nous suivons l'enquête sur le meurtre du Flamboyant pas à pas, apprenant ça et là des notions historiques et/ou mythiques qui ne peuvent qu'être appréciées.
  

  L'ambiance du XIIe siècle est justement retranscrite et le personnage du héros, Roland, n'est ni cliché ni trop sombre. On a vraiment l'impression d'avoir à faire à un gamin de treize ans, avec ses pensées d'adolescente (mais pourquoi la fille que j'ai embrassé m'en veut tellement?), son enthousiasme (je vais découvrir le monde! Youhouh!) et ses craintes vis-à-vis de sa nouvelle vie de Haut Conteur (je risque de mourir tué par des monstres, aie!)... 

  Etant une véritable fan d'Histoire (vive Franck Ferrand) depuis toujours, j'aime particulièrement quand l'univers historique sert de base pour devenir un monde intéressant, sombre et mystérieux. Ici les trois critères sont réunis et je me suis plusieurs fois amusé à ne pas trouvé la réponse avant les personnages, ce qui est un grand point pour ce roman. Les codes/mystères/questionnements sont recherchés et très bien trouvés. Le rythme quant à lui est très bon et je ne me suis pas ennuyée un seul instant durant ma lecture, trop de goules croqueuses de mort, trop de brume maléfique et trop de mystères dans les cimetières pour m'empêcher de lâcher le livre!

Patrick Mc Spare & Olivier Péru
En bref: un très bon premier tome d'une saga qui risque d'être grandiose. A découvrir en urgence pour les fans de mythes et de sueur froide!
Le moins: Roland... pourquoi Roland? Sérieux ce nom me perturbe!
Le plus: C'est prenant du début à la fin! On le dévore!

mardi 18 février 2014

Challenge Cold Winter 2013: Oksa Pollock

Oksa Pollock, t. 1: L'Inespérée, adapté du roman de Plichota & Wolf par Nauriel & Corbeyran. XO Editions, 12 bis.

 Bon... je sens que je vais me faire taper par les fans mais... je n'aime pas Oksa Pollock, voilà, c'est dit. Ouf! Mais comme juste dire "je n'aime pas" est un peu idiot, je vais argumenter... Enjoy?

  Pour parler des livres écrits par mesdames Plichota et Wolf, j'ai essayé désespérément de lire le premier tome de la saga d'abord lors de sa toute première sortie en grand format, mais j'ai plus survolé qu'autre chose, énervée par ce que j'ai tendance à appeler le "trop" d'imaginaire. Mais j'y reviendrais.


  Ensuite, ayant oublié ce premier tome et l'ayant donné (sans doute, je ne sais plus), j'ai réessayé il y a quelques mois avec la version poche mais cette fois, je ne suis même pas arrivée à lire jusqu'au deuxième chapitre! Diable. Mais qu'est-ce qui cloche? Et bien dans le cas d'Oksa Pollock, il y a ce gros problème de "trop" d'imaginaire. C'est un ressentiment qui m'est propre (mais que peut-être d'autre lecteurs reconnaîtront dans leur petit coeur douillet) et me pousse généralement à hurler ma rage lors en plein milieu d'une lecture...

 Mais je m'explique plus clairement: le "trop" d'imaginaire est synonyme chez moi de "trop" de clichés littéraires. Un petit résumé?
  Oksa vit dans une famille heureuse, elle vient de déménager et donc change d'école (à Londres, et hop la joie de l'uniforme) mais à tout de même son meilleur ami avec elle puisque lui aussi vient de déménager (quand vos deux familles travaillent dans le même restaurant et veulent en ouvrir un autre, logique me direz-vous). Oksa a toujours rêvée d'être une ninja et découvre par hasard qu'elle a des pouvoirs. Ensuite elle découvre qu'elle est l'élue, l'héritière que sa magicienne de grand-mère adule depuis sa naissance (grand-mère qui vit entourée de créatures étranges au dernière étage de la maison) et qu'il lui faut rester en vie. Entre temps, Oksa a également de se faire un pote bagarreur qui la brutalise dès le début de l'année et de se faire aimer également par son professeur principal qui passe son temps à lui chercher des poux dans la tête.
On continu?


  Voilà ce que j'appelle le "trop" d'imaginaires. Pourquoi avoir toujours les mêmes éléments de base? Je ne dénigre pas Oksa Pollock mais je déplore ce "trop" d'éléments qui reviennent sans cesse et qui ont l'art d'énerver le lecteur avisé qui aimerait être surprit un tant soit peu. Pourquoi une ado qui rêve d'être une ninja? Pourquoi Londres - référence à Harry Potter -? Pourquoi être l'élue et pas la lointaine cousine au cinquantième degrés - référence à Harry Potter -? Pourquoi un prof mystérieux tout en noir et agréable pour deux sous - référence à....? Imaginez-moi en train d'hurler quelques secondes... voilà... ça va mieux!

  Mais je ne suis pas ici pour parler des romans mais de la BD. Comme je suis du genre butée, je me suis mis "si ça n'a pas marché avec les livres, essaye au moins ça!" et le verdict est très mitigé. Malheureusement.


  Tout d'abord, je tiens à souligner que personnellement, le style "sage" de Nauriel m'a toujours plu. Je l'avais découvert avec la série Nanami (ed. Dargaud) et je dois dire que savoir que c'était elle qui illustrait l'univers d'Oksa Pollock a été un gros poids dans la balance pour que je tente pour une troisième fois l'aventure. Globalement, les planches sont jolies, claires et encore une fois, Nauriel fait la différence entre le monde réel et le monde fantastique avec son jeu des couleurs et des lumières. Un petit charme pour cette BD mais ce petit bonheur personnel ne fait pas tout pour cette oeuvre graphique. 

 Un point qui m'a perturbée est la représentation illustrée d'Oksa et son âge véritable: 13 ans. Durant presque la totalité de ma lecture, je n'ai cessé de me dire: "Mais elle fait trop vieille!"

 

  Ensuite, pour ce qui concerne l'histoire, je n'ai pas grand chose à dire si ce n'est qu'encore une fois, l'univers de ce duo d'écrivains ne m'a pas transportée, j'ai peut-être trop lu pour pouvoir apprécié pleinement une saga fantastique où les éléments sont donnés au compte-goutte sans que j'en devine une grande partie à l'avance. Ou tout simplement que le problème du "trop" d'imaginaire m'a coupé l'envie de continuer la découverte de cet univers si frenchie. A mon grand regret, je dois dire...


  Pour parler retranscription graphique, pour le peu que je m'en souvienne, il me semble que c'est assez fidèle - les puristes me reprendront si je me trompe, vu ma mémoire, c'est tout à fait probable -. Seulement, à la fin de ces 48 pages, le lecteur à la détestable impression de s'être fait avoir: pour prendre un exemple: La Quête d'Ewilan fait une soixantaine de pages mais on a l'impression d'en avoir lu le double par rapport à ce premier tome de l'Inespérée. Il se passe peu de choses et le peu de pages - aussi jolies soient-elles - ne comblent pas l'immense vide qui arrive dans les attentes des lecteurs. Cruelle déception...  

En bref: un univers qui ne m'a toujours pas enchanté, une chance peut-être avec une éventuelle adaptation cinématographique promise depuis plusieurs années...?
Le plus: les pages 36 et 37 sont clairement mes préférées...
Le moins: Le peu de pages et d'action... on s'ennuie un peu.


Challenge Cold Winter 2013: L'Envol

L'Envol de Rinsai Rossetti, ed. Albin Michel, collection Wiz.

  Vous me parlez chat et j'ouvre de grands yeux émerveillés. C'est la loi universelle. Aussi, quand j'ai su que l'héroïne Freneqer Paje (nom difficile à prononcer et à lire, je dois bien l'avouer) sauvait un pauvre chat et qu'en plus il se transformait en jeune homme ailé - genre ange rebelle - beau et ténébreux, mon âme lointaine d'ex-lycéenne rêveuse s'est réveillée pour plonger avec curiosité dans le premier roman de cette toute jeune damoiselle qu'est Rinsai Rossetti. Verdict...? Cruelle déception.

  L'Envol a tout pour plaire. Il y a le décor bien mis en place avec une ville orientale perdue dans un désert sans nom. Un père autoritaire et tyrannique qui fait figure de terreur pour l'héroïne et surtout une romance qui permettait de partir à la fois dans le fantastique mais également dans une révolte d'une jeune femme qui fait comprendre à son paternel qu'elle n'est pas venue au monde pour rester docilement soumise toute sa vie. Seulement... ça ne fonctionne pas. L'héroïne, Freneqer paraît trop absente et trop pâle pour être un de ces personnages féminins clés où rébellion et douceur se mêlent. Elle a des réactions soit tardives soit aléatoires et même à la toute dernière page le personnage ne semble pas avoir changé plus que ça. Son rêve d'avoir des ailes invisibles pouvait être une bonne idée mais on a l'impression que c'est ici plus une tentative de l'auteur pour montrer le mal-être de son personnage de manière un peu candide qu'un éléments réellement essentiel pour le roman.


  Il en est de même pour tous les autres personnages qui ne sont absolument par réalistes, le personnage du père de Freneqer est plus une caricature qu'un vilain papa à la Malfoy (si encore il était aussi sexy...). Le décor du désert devient vite étouffant, ce qui pourrait être un bon point pour la jeune auteur, mais dans le cas de L'Envol, c'est quasiment la lecture même du livre qui est étouffante: trop lente, trop longue, trop plate. Les rebondissements que l'on attend n'arrive pas et les événements qui se déroulent au fil des pages sont assez pauvres en adrénaline. Au final, on est comme Freneqer: on ignore si on doit voyager (pour le lecteur vers un autre livre) ou tenter de rester... au risque d'être profondément déçu par ce second choix

En bref: un premier roman décevant mais un vrai style chez cette jeune auteur. Un second roman peut-être plus prometteur?
Le plus: je dirais l'idée du chat métamorphe. J'aime les chats. Miaou, quoi!
Le moins: la lenteur de l'histoire, on s'ennuie rapidement.

Et en bonus... MIAOU!