mercredi 25 juin 2014

Populaire

Populaire,
de Maya Van Wagenen, ed. Michel Lafon

   Maya Van Wagenen est une geek, située tout en bas de l'échelle sociale de son collège. Elle aimerait bien voir quelle vue on a du haut de cette échelle de popularité mais n'a jamais cherché à tenter l'expérience. Jusqu'au jour où ses parents ressortent de leurs étagères un vieux livre datant des années 50, Guide de popularité du top-modèle des années 50 Betty Cornell. L'occasion est trop belle, Maya va faire un pari fou: devenir populaire en suivant à la lettre tous les conseils de ce livre! Alors, pari gagné? Et comment!

  Véritable coup de coeur, Populaire a tout pour vous plaire: de l'humour, de la mode (même si la date de péremption est logiquement passée depuis un bail) et surtout: de la sincérité. 


  Bien que le livre de Maya Van Wagenen soit rangé dans le genre des mémoires, il s'agit bien évidemment du journal intime de la jeune fille qui nous livre en plus de 200 pages toute son année scolaire de quatrième, du jour fatidique de la rentrée à la fête de fin d'année. 

  Maya nous laisse donc rentrer dans son quotidien, parlant de sa famille, de ses amis, de sa passion pour les livres et de son rêve d'écrire, encouragée par un professeur qu'elle adore. Mais par dessus tout, Maya nous raconte presque jour pour jour ses multiples expériences made in années 50. Tout y passe: les vêtements, les coiffures, le maquillage, jusqu'à la culotte gainante qui n'a rien à envier à celle de Bridget Jones! 


  Relevant le défi fou de se faire un nom en se rendant de nombreuses fois ridicules aux yeux des élèves de son collège, Maya finit, à force d'une volonté de fer, par se faire accepter, et même par devenir populaire... 
  Son secret? La franchise. Maya est loin d'être exubérante et elle manque de baisser les bras et de redevenir la geek discrète de nombreuses fois, mais l'aventure est trop belle pour s'arrêter en cours de chemin et on découvre avec joie une toute jeune fille devenir adolescente au fil des pages. 


  Car il ne faut pas non plus croire qu'il est facile de suivre des conseils datant des années 50, bien que certaines règles soient universelles comme: tiens-toi droite! D'autres comme "porter des gants blancs et des mocassins avec bas" sont loin d'être aussi simples à suivre... 


  Ce qui est excellent avec ce livre c'est qu'il a une portée universelle (dans une moindre mesure). Bien qu'étant toutes de mauvaise foi, nous les filles savons très bien qu'on a pas toujours la tête à être parfaites.     
  Bien s'habiller et toujours suivre la mode est une chose, mais rester positive, sourire même lorsqu'on nous fait des crasses ou encore simplement se retenir de pleurer - ou casser les dents de l'impoli, au choix - lorsqu'un petit de sixième nous insulte, n'est pas naturel. 

  Maya a bien compris que pour être populaire, il faut parfois serrer les dents, surtout lorsque l'on porte des couettes et un chapeau de paille pour aller en cours. Mais la jeune fille est parvenu à surmonter les obstacles (moqueries, manque de soutien de ses amis, voire dépression) et nous livre ici un premier ouvrage où auto-dérision, franchise et adolescence font un bon mélange. Avec son style frais et ses idées plein la tête, Maya Van Wagenen risque bien de devenir un très bon écrivain de ces prochaines années!

En bref: un livre drôle, agréable à lire et qui se dévore sans plus tarder! Coup de coeur assuré!
Le moins: vos vieux souvenirs cachés de vos propres expériences d'ado risquent de resurgir. N'ayez pas honte de vous même, enfin... dans la mesure du possible!
Le plus: c'est frais, c'est bon, c'est tout beau! On a envie de porter des colliers de perles! 

Bonus: il est écrit sur la quatrième de couverture que Populaire va être adapté au cinéma, c'est une info qui me donne le sourire. Par contre, doit-on s'attendre à ce que Bree Van de Kamp ait un rôle dedans? Je ne peux pas m'empêcher de penser qu'elle serait parfaite comme mentor...

vendredi 6 juin 2014

Maléfique

Maléfique
au cinéma depuis le 28 mai 2014.

  Lorsque j'étais encore une enfant pleine de joie de vivre, j'aimais beaucoup Blanche-Neige, la vie a eu raison de moi... Depuis je suis plus proche de ma couette que des pommes, mais bon, je ne m'en plains pas! 
  Comme j'aime bien ruiner mes souvenirs d'enfance (le sarcasme aura raison de moi), je suis allée voir Maléfique... et malheureusement le verdict en est plutôt... moyen.

  Mais Maléfique, kesako? Il s'agit du conte de La Belle au Bois Dormant revu du point de vue de Maléfique, la vilaine sorcière aux cornes qui lance une malédiction sur la pauvre Aurore qui n'a rien demandé à personne. 
  Personnellement, j'aime beaucoup le personnage de Maléfique parce que c'est l'une des rares méchantes de Disney à être vraiment méchante. Beaucoup de vilains pas beaux de Disney ont un côté comique (comme Hadès, Ursula, le Capitaine Crochet ou encore Cruella). Maléfique, elle, est une vraie méchante qui a la classe (en plus elle a un corbeau domestique) et qui fait le mal parce que ça l'éclate et basta. 
  L'évident gros point positif de cette nouvelle version du conte de la Belle au Bois Dormant c'est la prestation d'Angelina Jolie. Elle rentre parfaitement dans le rôle et on découvre avec plaisir une Maléfique plus humaine, un brin sarcastique, qui aime s'amuser, que ce soit en volant dans le ciel ou en jouant de sales tours à ses voisines les fées (blagues qui peuvent devenir de vraies catastrophes).
  Bien qu'elle casse l'image de la sorcière sombre badass (attends, elle se change en dragon!), elle sait rester attachante et il est plaisant de découvrir ses aventures. 


  Au niveau du rythme du film, des décors et des costumes ou encore du corbeau (iiih!), je n'ai rien à dire. Non, les défauts de ce film se trouvent ailleurs. Prêt? Voici le top 3!


1 - La Princesse : c'est dur, mais c'est vrai. La pauvre Elle Fanning n'a pas beaucoup de chance sur le coup. Pendant toute la séance, j'ai eu la détestable impression que le réalisateur lui a dit avant chaque début de tournage: "Sois mignonne, tait-toi et souris niaisement". Parce que oui: le rôle d'Aurore, ici, est de se contenter de glousser bêtement... et c'est tout. 
  Certes, Aurore est une jeune fille (16 ans), et elle est douée d'une joie de vivre inébranlable mais à ce point ça frôle la bêtise pure et simple et c'est franchement irritant. Aurore était l'une des princesses Disney, de mon point de vue, à avoir beaucoup d'allure et la réduire à l'image de l'adolescente un peu bêbête est malheureux.


2 - Le "je t'aime, moi non plus": Il est clair dès la bande-annonce de Maléfique que le but premier de ce nouveau scénario est de donner un visage bien plus sympathique à la sorcière, et cette idée est louable. Le problème réside dans la relation qu'on a voulu imposer aux spectateurs entre Maléfique et Aurore. Sans rien spoiler du film, on peut rapidement comprendre qu'Aurore prend très vite la vilaine cornue pour une sorte d'ange gardien, ce qui nous laisse la joie de voir la sorcière avec une tête biiiieennn choquée pendant une demie-seconde. Mais là encore, ça ne colle pas: cette relation, qui pouvait être mignonne, donne un virage à 180° au film qui part alors mais alors très loin dans la vilaine parodie pleine de bons sentiments. On nous avait promis de la Dark Fantasy bien sombre, au final on ressort après avoir fait un tour au Pays des Petits Poneys (c'est caricaturé, mais c'est presque ça).


3 - Les incohérences (presque) cachées: Cette partie ne peut être comprise que par les personnes qui ont vu le film... Pourquoi garder le nom Maléfique, pourquoi des ailes, pourquoi des créatures zarbs, pourquoi un faux air à Gandalf, pourquoi un pantalon, pourquoi Ombrage, pourquoi des références aux super héroïnes, pourquoi la vie, pourquoi la mort, parce que le Ja... oups (oui, ceci était bien une référence, cherche mon petit, cherche)!
  Non, plus sérieusement, Maléfique est truffé d'incohérences qui peuvent sembler minimes par rapport à la globalité, mais ces incohérences m'ont fait grogner, geindre et même grimacer pendant toutes la projection. Ce sont surtout ces incohérences qui m'ont fait regretter - en partie - d'être allée voir le film. J'ai aussi un gros problèmes avec les fins des derniers Disney, à croire que les scénaristes ont du mal à terminer un film, que ce soit pour La Reine des Neiges ou pour Maléfique. Trop de bons sentiments peuvent nuire à la réussite d'un film, si, si. 


En bref: c'est clairement Angelina Jolie (et son corbeau! iiih!) qui sauve cette nouvelle version du conte en jouant à merveille une Maléfique attachante et drôle. Une déception cependant puisque le film est loin d'être aussi génial que ne le laissait présager toutes ces bandes-annonces et les critiques.
Le moins: la  Dark Fantasy a disparu pour le pays des Bisounours, argh!
Le plus: le corbeau (iiiih!), non plus sérieusement, je dirais les couleurs et la beauté des décors. Et l'insulte préférée de Maléfique aussi, parce qu'elle reste badass même en insultant.